Si le français est la langue nationale en Polynésie, les langues polynésiennes sont au nombre de trente-huit, et appartiennes aux langues du Pacifique central, qui sont un sous-groupe des langues austronésiennes. Le français, compris et parlé par la majorité de la population n’est pas représentatif des ethnies présentes sur l’archipel, qui comptent plus de 50% de tahitiens. Les langues polynésiennes restent couramment utilisées et préservées dans les actes quotidiens.
La langue officielle
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Comment le Français est arrivé en Polynésie
La langue française fut amenée à l’époque des premiers découvreurs au XVIIIème siècle, et notamment par le navigateur français Louis-Antoine de Bougainville, qui revendiqua l’île de Tahiti (et l’appela à l’époque Nouvelle-Cythère). Après la constitution des Etablissements français d’Océanie, de nombreuses familles nobles s’installèrent. Suite aux deux guerres mondiales, à la fin de l’ère de la décolonisation, les archipels acquirent le statut de territoire d’outre-mer, avec une représentation à l’Assemblée nationale française. C’est en 1958 que les polynésiens, suite au vote d’un référendum, affirmèrent leur appartenance à la République française.
Le français, langue nationale
Aujourd’hui, le français représente l’unique langue officielle en Polynésie. Pratique pour votre voyage en Polynésie ! Toutefois, en cas d’utilisation d’une langue polynésienne du territoire pour l’écriture d’actes de convention, les entreprises et particuliers n’encourent pas la nullité de l’acte sous prétexte qu’il n’est pas rédigé en français. Un article de la loi statutaire décrit les dispositions concernant l’usage de la langue. Il précise notamment que la langue française est la langue officielle et de référence, s’imposant aux personnes de droit privé et personnes morales de droit public. Sur tout l’archipel, plus de 94% des personnes âgées de plus de 15 ans savent parler, comprendre, écrire et lire la langue française et 70% l’utilisent comme langue courante à la maison.
Les autres langues
L’usage de l’anglais
Peuplé par 220.000 habitants, l’archipel fait toutefois partie d’un très vaste ensemble géopolitique qui regroupe au minimum 25 millions d’anglophones. Cet ensemble regroupe l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Une partie de la population polynésienne est donc en mesure de parler et comprendre l’anglais. De même, les polynésiens étant scolarisés parlent aussi l’anglais (tout comme les Européens). Plusieurs communautés autochtones parlent également cette langue, un héritage direct de leurs ancêtres christianisés à l’époque par les missionnaires protestants.
L’usage courant des autres langues polynésiennes
La loi statutaire précise dans l’article 57 dédié à la langue que la langue tahitienne est un élément fondamental concernant la cohésion sociale et l’identité culturelle. En tant que moyen de communication quotidien, elle doit être préservée à l’identique des autres langues polynésiennes, pour garantir la diversité culturelle. Ainsi, dans les écoles de Polynésie, la langue tahitienne fait partie des matières générales enseignées dans les établissements des écoles maternelles, primaires, secondaires et d’enseignement supérieur. L’assemblée de la Polynésie française a autorisé l’enseignement d’une autre langue polynésienne à la place de la langue tahitienne dans certains établissements.
Usage courant des langues polynésiennes
Aujourd’hui, 73,5% des personnes de plus de 15 ans parlent une des langues polynésiennes et savent l’écrire. La langue parlée à la maison est le tahitien, à 23,1%. Le taux de familles parlant une langue polynésienne dans le cadre privé se monte à 58,8% chez les seniors (70-74 ans) alors qu’il atteint 27% chez les 14 ans.
Langue nationale en Polynésie, le français n’est toutefois pas le même que celui parlé en Métropole. Il a subi plusieurs modifications de l’ordre lexical, syntaxique et phonologique. La compréhension n’est donc qu’apparente et dépend des locuteurs qui parlent la langue. Omniprésent, le français devient une langue courante, parlé et compris par la majorité des autochtones. Ceci à tel point que l’usage d’une langue Polynésie prend souvent une faible place dans quelques phrases qui font office d’expressions locales, au fil des conversations privées.