Imaginez 45 millions de personnes qui parlent 111 langues plus ou moins différentes dans un pays de la même taille que le Texas. En Birmanie, environ 80 % de la population parlent la langue officielle du Myanmar. Mais la prononciation et l’intonation de la langue de la Birmanie varient considérablement d’une région à l’autre. Pour bien préparer votre séjour en Birmanie, découvrez ce tour d’horizon sur les principales langues parlées dans cette partie de l’Asie du Sud-est.
La langue officielle
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Le birman est la langue officielle et l’une des langues au Myanmar. C’est une langue tibéto-birmane, elle-même une déclinaison des langues sino-tibétaines qui comprennent également le Kachin, le Chin et diverses autres langues tribales des frontières Myanmar-Chine. Par conséquent, le birman est donc linguistiquement lié au tibétain et aux dialectes chinois.
Parlé également dans toute la Thaïlande, la Malaisie et Singapour, le birman, contrairement au Thaïlandais, n’est pas répandu dans le monde entier. Cependant, quelque 32 millions de natifs parlent le birman, avec 10 millions qui l’adoptent en tant que langue secondaire.
La langue officielle est une langue tonale, divisée en deux catégories qui deviennent importantes lorsqu’il s’agit de parler avec formalité. Appelée « mranma ca », la langue birmane écrite est utilisée dans la littérature, l’administration et les publications. Elle est supérieure au « mranma ca ka », la langue familière utilisée dans les conversations quotidiennes.
Les autres langues parlées
En matière tonale, la langue de la Birmanie s’apparente au Thaïlandais, au chinois et au vietnamien, avec cinq différentes intonations qui, par écrit, sont indiquées à l’aide de diacritiques ou de lettres spécifiques. Pour les non-initiés, les différences entre les tons sont très difficiles à appréhender, tout comme les variantes de la langue officielle elle-même.
Outre le Myanmar, les langues sino-tibétaines prédominent aussi en Chine et dans d’autres pays de l’Asie du Sud-est. Elles sont divisées en trois sous-familles : le tibéto-birman, le tai et le sinitic. Mais toutes ces langues ont un caractère commun : elles sont monosyllabes. De plus, elles sont tonales : la signification d’un mot peut varier suivant la tonalité utilisée en langage parlé.
Dans les établissements scolaires du Myanmar, il est souvent interdit d’enseigner dans d’autres langues que le birman. Dans les premières années suivant l’indépendance, de nombreuses écoles missionnaires enseignaient d’autres langues. Mais les années 1960 ont vu l’interdiction de cette pratique qui a été fortement réprimandée par Ne Win.
L’anglais
Bien que la Birmanie fût autrefois colonisée par les Britanniques, de moins en moins de citoyens parlaient l’anglais dans cette partie de l’Asie du Sud-est continentale. Cependant, dans les principales zones touristiques, beaucoup de guides et de résidents locaux se familiarisaient encore avec la langue britannique. En revanche, même dans les grandes villes, seuls « Good morning » et « David Beckham » restent les expressions anglaises les plus connues par les Birmans. En effet, le militaire Bo Ne Win a décrété, en 1963, que l’anglais est la langue des colonisateurs, et qu’il ne devrait plus être enseigné sur le territoire national. Les enseignants étrangers ont été, par ailleurs, expulsés du Myanmar.
Toutefois, les années 1980 ont vu le redressement progressif de la situation. De nombreux résidents urbains, dits « instruits », adoptent désormais l’anglais en tant que langue secondaire. Mais l’anglais est moins largement parlé que les autres langues officielles en Birmanie.
Dérivant du dialecte Mon (à son tour, dérivé du script indien Brahmi), le birman est donc la langue officielle du Myanmar, utilisée aussi bien au quotidien que dans l’administration. Aujourd’hui, il est adopté par plusieurs pays qui partagent un contexte culture et historique commun. Mais le birman cohabite dorénavant avec plusieurs langues officielles ainsi qu’avec l’anglais. D’autant que ce dernier constitue la langue principale des régions touristiques birmanes.