La chute du dictateur Augusto Pinochet a mis fin à des décennies de censure médiatique au Chili. Mais bien que la liberté de la presse soit un concept bien réel, elle est loin d’être un modèle de fierté pour toute l’Amérique latine. En effet, cette liberté est handicapée par le fait que certains médias sont directement ou indirectement contrôlés par de puissants groupes économiques ultraconservateurs. Par ailleurs, la presse à gros tirage est un fervent partisan des idées de droite.
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La presse écrite au Chili
Les médias au Chili sont confrontés à paradoxe qu’il est assez compliqué de nommer. En effet, la majeure partie des médias chiliens offrent une pléthore de point de vue. En outre, les journalistes locaux jouissent d’une paix relative en comparaison aux autres pays de cette partie du monde. Toutefois, le Chili connaît une trop forte concentration de médias ce qui est le cas d’ailleurs avec sa presse écrite. En effet, environ 90 % des journaux sont contrôlés par Copesa et El Mercurio.
Créé en 1827, El Mercurio est le plus ancien journal du pays et il est également le plus conservateur. Il produit 190 000 exemplaires de journaux par jour. On raconte que dans les années 70, ce journal avait reçu des fonds obscurs de la CIA pour soutenir le coup d’État mené par Pinochet. Aujourd’hui, El Mercurio est l’équivalent du Figaro. Quant à la Copesa, il compte une douzaine de journaux. Cet organisme de presse s’est mis à dénoncer les crimes du pouvoir militaire après avoir été conservateur pendant très longtemps.
Une immense part des budgets publicitaires du gouvernement local est reversée à ces deux organisations qui tiennent une place importante dans l’Economie du Chili.
Autre journal très populaire au Chili : La Tercera. Ce quotidien populaire et conservateur lancé en 1950 a été un fervent soutien du régime de Pinochet. Ce quotidien a pendant longtemps été destiné à la classe moyenne chilienne. Le dimanche, les tirages de La Tercera montent jusqu’à 200 000 exemplaires juste en raison de ses pages sportives.La radio au Chili
Le Chili est riche de nombreux médias audiovisuels. Les stations de radio y sont particulièrement très développées. Toutefois, ce secteur rencontre exactement le même problème qu’avec la presse écrite. Il est dominé par 4 grands groupes, à savoir Dial, Chilean Communications Company, Familia Bezanila et Prisa. Ces organisations contrôlent environ 70 % des stations de radio chiliennes. L’organisation espagnole Prisa est à lui tout seul le propriétaire de la moitié de ces stations.
L’organisation vise avant tout à développer les radios locales, mais elle a fortement été critiquée en raison de l’ouverture de ce marché aux grands groupes, mais aussi aux soucis qui sont liés à la réaffectation des fréquences. Parmi les radios privées les plus populaires au Chili figurent Radio Chilena et Radio Zero. Si le premier est une radio d’information qui est très proche du journal de gauche El Sigleo, le second est plutôt une radio musicale, mais aussi la propriété du groupe de presse Copesa.
La télévision au Chili
Le Chili ne compte que 7 chaînes de télévision gratuites. Les 4 d’entre elles, à savoir la TVN, Megavision, Chilevision et Canal 13 accaparent les 95 % de l’audience nationale ainsi que la publicité. Plus récemment, le gouvernement chilien a adopté une loi qui vise à favoriser la venue de la concurrence sur ce marché. Il a donc offert 40 % des fréquences aux opérateurs locaux, régionaux et communaux. La loi a également renforcé l’audiovisuel public, en l’occurrence la TVN, en lui cédant un canal régional grâce auquel il peut diffuser un condensé de ses contenus.
Internet au Chili
Internet connaît une énorme avancée au Chili. En 2015, le taux de pénétration au Chili a été de 65 %. Toutefois, ce marché est également dominé par quelques acteurs. Les 95 % du marché sont détenus par trois entreprises qui opèrent dans le secteur de l’internet mobile. Deux autres sociétés contrôlent quant à elles les trois quarts du marché haut débit à destination des particuliers et des professionnels. Néanmoins, souscrire un abonnement internet reste relativement facile au Chili. Certains opérateurs exigent seulement des futurs abonnés de posséder une résidence temporaire ou une résidence définitive pour bénéficier des meilleures offres.